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Reproduction sexuée hors saison chez Zymoseptoria tritici : peu de place pour les rencontres tardives

Cette étude constitue la dernière contribution aux travaux expérimentaux menés à BIOGER sur les déterminants et les conséquences épidémiologiques de la reproduction sexuée chez Zymoseptoria tritici, responsable de la septoriose du blé.

L'étude s’inscrit dans la continuité de travaux montrant que des souches avirulentes peuvent s’engager la reproduction sexuée sur des plantes hôtes résistantes, même lorsqu’elles ne provoquent aucun symptôme visible durant la phase biotrophe (Orellana-Torrejon et al., 2022), dans le prolongement d'observations suggérant que la reproduction sexuée est régie par des mécanismes antagonistes densité-dépendants (Suffert et al., 2018) et est influencée par la temporalité de la co-infection (Suffert et al., 2016). Nous nous sommes ici intéressés à des processus “marginaux”, en examinant le (dé)couplage entre ceux qui opèrent durant la période épidémique (sur plantes vivantes) et ceux qui se produisent durant la période inter-épidémique (sur résidus de culture). Nous avons évalué si différents scénarios de rencontre entre souches parentales, impliquant des co-inoculations réalisées soit simultanément, soit de manière séquentielle sur des plants de blé vivants ou morts, pouvaient aboutir à un croisement. Une expérimentation sur deux ans a pris en compte la compatibilité entre variétés de blé (l’une portant le gène de résistance Stb16q, l’autre non) et les souches (virulentes ou avirulentes), ainsi que la nature de l’inoculum (blastospores ou pycnidiospores). L’intensité de la reproduction sexuée a été évaluée pour chaque scénario en quantifiant la production d’ascospores, complétée par un génotypage de la descendance afin de confirmer leur origine parentale. Le résultat principal est qu’une souche de Z. tritici arrivant tardivement sur des résidus (tissus hôtes morts) peut se croiser avec une souche compatible ayant colonisé la plante auparavant, tandis que le croisement n'est pas possible si les deux souches arrivent après le dessèchement de la plante. Une analyse quantitative suggère que, bien que les croisements tardifs sur résidus de blé soient possibles, ils contribuent très faiblement à la population globale de descendants (< 2 %).

Référence :  Suffert F, Delanoue M, Le Prieur S, Noly A. 2025. Off-season sex in Zymoseptoria tritici: little room for late encounters. Fungal Genetics and Biology 181: 104043 https://doi.org/10.1016/j.fgb.2025.104043 [pdf en accès libre]

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