Mécanismes moléculaires des Interactions Plantes-Pathogènes

Le projet mis en avant ici concerne les contraintes imposées aux niveaux moléculaire, cellulaire et individuel par la plante hôte sur les pathogènes fongiques Colletotrichum higginsianum.

Colletotrichum higginsianum est l'agent responsable de l'anthracnose des crucifères, famille des Brassicacées (choux, navets, moutardes, radis, etc.), mais il est également un pathogène de l'espèce végétale modèle Arabidopsis thaliana. Ce champignon présente un cycle de vie hémibiotrophe, avec deux phases successives : biotrophe (cellules de la plante hôte vivantes), puis nécrotrophe (cellules de la plante hôte mortes), basé sur une succession de structures d'infection (appressorium, hyphes biotrophes, hyphes nécrotrophes). En outre, des interactions gène-pour-gène existent entre les deux organismes.

Le projet se concentre sur les effecteurs protéiques de C. higginsianum (ChECs).
i) L’ablation génomique par remplacement de gènes permet d’évaluer l’importance de certains ChECs (orthologie, propriétés intrinsèques) sur la pathogénicité du champignon.
ii) L’adressage subcellulaire de ces effecteurs dans la cellule végétale (Robin G et al., 2018) permet d’identifier leurs cibles moléculaires dans la plante grâce à des techniques comme le double-hybride, la co-immunoprécipitation (CoIP), le pulldown et les essais de liaison.
iii) L’intégration des ChECs dans le système d’expression bactérien Agrobacterium tumefaciens permet de les tester en tant qu’éliciteurs spécifiques de la réponse hypersensible (HR) sur des écotypes résistants d’A. thaliana, une propriété indicative d’une fonction d’avirulence.
iv) Enfin, l’orthologue de C. higginsianum d’un facteur de transcription de Colletotrichum lindemuthianum impliqué dans la transition entre les phases biotrophe et nécrotrophe (Dufresne M et al., 2000) sera testé pour une propriété similaire chez C. higginsianum, ainsi que pour son rôle dans cette transition et l’identification des gènes endogènes dépendants.